Tuesday, March 21, 2017

FARANDOLE GOURMANDE ET SOUVENIRS INOUBLIABLES AU PÉRIGORD - 3ème partie

«Le Périgord est une des régions de notre pays 
où l’on mange le mieux,et depuis des siècles»
(Maurice Edmond Sailland, dit Curnonsky)
«le prince des gastronomes»


«Cette chronique savoureuse, est purement périgourdine, 
celles ou ceux qui n’aiment pas le tourain blanchi, 
le chabrol, l’ail, l’huile de noix, le bon vin en particulier 
le Monbazillac et le Pécharmant, la truffe, le foie gras, 
le fromage et la musique se garderont bien de ne pas 
la lire, car ils n’y comprendront rien.» 
J.C-D

Selon le fameux livre «Science de Gueule en Périgord» de Georges Rocal et Paul Balard (Pierre Fanlac, Éditeur, Périgueux. 1971)

«Ce serait une erreur de croire qu’en Périgord, on sut, toujours et dans tous nos villages, cuisiner. La paysannerie n’en eût pas les moyens pendant des siècles. Elle subit un sort navrant; elle fut condamnée à se nourrir de choux rouges, de châtaignes, de raves, de fruits; à boire piquette et eau fadasse; à subir les famines consécutives des intempéries, des pluies, des sécheresses,   provoquées encore par les combats contre les Normands, l’Anglais et entre Français, guerres endémiques sur notre sol jusqu’après la Fronde. La paix, le sourire, la bonne chère sont revenus après Bonaparte dans les châteaux du Périgord.»

Aujourd’hui, la pré-excellence de la cuisine périgourdine est attestée par le prince des gastronomes en personne. Notre Curnonsky national écrit, en effet, en tête de la France Gastronomique : «Le Périgord est une des régions de notre pays où l’on mange le mieux, et depuis des siècles».

La Dordogne, d’un climat agréable à vivre en toute saison, sur la route de Paris aux Pyrénées, elle bénéficie de par sa localisation, d’un certain art de vivre. La Dordogne, c’est l’ancienne province du Périgord. Aux confins des zones océaniques continentales et montagnardes, elle exprime sa diversité; au travers des quatre couleurs du Périgord, quatre pays qui n’en font qu’un.

C’est en remontant vers l’embouchure de la Dordogne, entre vignes et bastides que vous découvrirez le  PÉRIGORD POURPRE, pays du grand bergeracois qui s’étend sur tout le sud du département.
La route des vins s’ouvre à Bergerac grâce au  Cyrano de Rostand, mais aussi pour son vin rouge sombre, le Montravel sur les terres de Montaigne, les Saussignac et Monbazillac liquoreux vantés par Rabelais et enfin le Pécharmant, vin de garde fleurant bon la violette.

Un brave cultivateur fait «Chabrot»
ou «Chabrol» ou «Godaille»

Dans ma jeunesse au Périgord pourpre, après avoir été initié aux délices de la Gastronomie périgourdine; dès l’âge de raison à goûter au vins, j’ai souvent participé chez quelques vignerons réputés de la région au traditionnel chabrol. La soupe est toujours accompagné du chabrol, constitué par un mélange savamment dosé de vin et de bouillon. La chaleur du bouillon y exalte les aromes du vin; il faut pour cela un vin qui ait du corps et du bouquet. Bien entendu le fameux «chabrol» a inspiré tous nos poètes locaux, Lafon-Labatut, Robert Benoit et Méry de Bergerac, Roc Nègre de Biron, Delbreil de Sarlat et Boissel, de Saint-Cyprien. Mais cette coutume est peu gracieuse diront les snobs.

Aujourd’hui, considéré comme un geste rustique et rural, mais  il peut, dans certaines occasions, se pratiquer dans tous les milieux, dans un esprit de connivence et de convivialité…               
Du reste, à notre époque, Tourisme et Gastronomie doivent s’associer, car l’un et l’autre sont sensibles aux beaux panoramas et aux appâts de la bonne chair, exemple le Périgord.

Faisons un bond de plus de quatre décennies dans le temps, à l’époque de la fondation de notre heureux ordre bachique, où avec l’aide de mes deux fidèles compagnons canadiens de langue française, Bertrand Pomerleau Grand Prieur et officier de bouche ainsi que Samuel Letendre Grand Maître. Lesquels, formaient à mes côtés le Grand Conseil dans l’«Ordre du Mérite Œnophile» naissant. Nous étions au Périgord Pourpre dans le premier itinéraire, de nos dix pèlerinages à venir, consacrés à la découverte de la France œnophile et gastronomique. 

C’est donc en la ville de Bergerac que tout à commencé et que furent écrit «Les dix Commandements de l’œnophile». Nous avons toujours été fidèles en particulier à notre VIème commandemen«Chez les vignerons des pèlerinages tu feras ta vie durant», heureux, de vous dire aussi que nous n’avons jamais trahi notre VIIème commandement «L’eau toujours tu verseras dans un contenant séparément». Qu’il est vrai ce proverbe «l’excès est nuisible en tout».

Un amour de restaurant Bergeracois

Durant mon dernier séjour Septembre-Octobre 2016, en ce charmant département gourmand et sa pittoresque ville de Bergerac, jumelé avec la jolie ville de Repentigny au Québec, j’ai eu la chance de découvrir un amour de petit restaurant bien chaleureux qui se nomme, «LE PETIT MAINE» en plein cœur de Bergerac à deux pas de la superbe église Notre-Dame. Qui pour moi, mon épouse et mes amis du Québec, s’est révélé un restaurant de fête. Ce n’est pas la première fois que je l’écris : «le bon restaurant est une fête». Dans cet établissement nous y avons déjeuné plusieurs fois, charmé à la fois par les plaisirs de la gourmandise partagée et par la convivialité remarquable du chef-propriétaire Jean-Luc BIARNES et son épouse Dominique

LE PETIT MAINE, 17, rue Sainte-Catherine tél : 05 53 23 44 19. Ouvert toute l’année. Du lundi au samedi de 10h à 19h. Service en continu. Carte : 15 € environ. Formule du midi : 11,50 €. 
Les patrons qui ne servent que des produits frais, nous offrent une cuisine simple et raffinée. Bref, selon la formule consacrée du Guide Michelin «qui mérite le détour» avec un cupidon.

 
Saluons les patrons de ce gentil cupidon gourmand 
Dominique et Jean-Luc BIARNES






Allez à table! mangez ça va être froid! je me suis souvenu, de ce commandement gourmand celui de ces cordons bleus de mon enfance qui faisait mijoter avec amour des plats régionaux, bien entendu ces dames cordons bleus, n’utilisaient jamais le beurre dans la confection des plats locaux, elles employaient la graisse d’oie ou de canard, cette graisse fine, ambrée et parfumée, qui donne son goût particulier à tous les mets qu’elle assaisonne. Ces éducatrices de mes papilles, se nomment grand-mère Angèle, grand-mère Adrienne, ma mère Odette et ma tante Irène. À ce moment-là, je ne comprenais pas que, si manger est un privilège, savoir bien manger est une science, un art qui peut même quelques fois conduire vers une carrière heureuse des chroniques savoureuses ce qui est mon cas.

A propos du Périgord, André Maurois a écrit :
«Tu vas voir une province toute sertie de merveilles 
naturelles ou architecturales, donc ne sois pas pressé.
Donne-toi le temps d’un détour pour regarder un village
Qui n’est pas sur la grande route»

Né au pays de Montaigne et Gurson, oui, je me rappelle bien de Saint-Martin-de-Gurson, commune viticole. Le visiteur qui parcourt les petites routes de cette belle région est séduit par sa paisible campagne ondulée de vignes. On y découvre vite la cordialité naturelle des périgourdins.

Nous venons d’entrer dans le vignoble de plateau des Côtes de Bergerac. Chaque fois, il me semble voir dans ce calme paysage des vignes du Gursonnais, Michel-de-Montaigne et Gaston de foix-Gurson galopant sur les sentines (aujourd’hui goudronnées); agrippés aux rênes de leurs fougueux chevaux.

Le nom «Pays de Montaigne et Gurson» en Périgord Pourpre, évoque une série de clichés que nous aurons le plaisir de savourer dans ma prochaine  chronique.